L’éveil d’une famille d’ustensiles : une brève histoire des fermetures de vin
L’histoire du vin épouse celle du contenant, et du passage fragile entre dedans et dehors. D’amphore en tonneau, la nécessité de préserver le précieux breuvage a poussé les civilisations à innover sans relâche. Pourtant, la notion de “bouchon” comme ustensile à part entière ne s’est pas imposée tout de suite : c’est un récit de patience, d’expérimentation, voire de hasards créatifs, qui finit par transformer ce simple obstacle en objet essentiel.
Dans l’Antiquité, la conservation du vin était un défi : sur les marchés de l’Égypte ancienne, on scellait les amphores avec de la cire, un torchon huilé, voire de la résine de pin (source : INRAE). Chez les Romains, l’étanchéité était obtenue tantôt avec de l’argile, tantôt avec du plâtre. Jamais encore le bouchon en liège n’avait fait son apparition sur la scène – il faudra attendre pour cela la fin du XVII siècle.
Mais pourquoi tant d’ingéniosité ? Parce que le vin, exposé à l’oxygène, perd de ses charmes : l’oxydation en altère la magie. Le contenant scellé, la survie aromatique était assurée… du moins jusqu’à ce qu’un outil, anodin en apparence, vienne bouleverser la donne.